MYRIAM BELMONTE-ESTRADE
Professeur de philosophie depuis vingt ans déjà, j’enseigne depuis plusieurs années au lycée du Grésivaudan, à Meylan, après avoir exercé dans différents lycée de la région et d’ailleurs.
Être professeur de philosophie, c’est confronter chaque jour la philosophie, c’est-à-dire un discours, une pratique et une tradition culturelle, à la réalité ; c’est aussi une chance, celle de pouvoir vivre honnêtement de ce qui donne sens à sa vie et de pouvoir faire partager la philosophie, mais c’est aussi courir le risque de s’enfermer dans un certain confort, dans des routines pédagogiques et c’est pourquoi j’ai toujours eu à cœur, dans mon parcours professionnel qui est aussi un parcours personnel, de m’adresser à d’autres publics, à travers différentes activités de formation dans diverses institutions et associations, non seulement parce que la philosophie s’adresse par nature à tous, mais surtout parce qu’elle est fondamentalement un dialogue : c’est en ce sens qu’intervenir dans le cadre d’une Université populaire ne peut que satisfaire des exigences qui s’imposent à tout professeur de philosophie et, oserai-je le mot, à tout « philosophe ».
Car être professeur de philosophe, ce n’est pas être un répétiteur. S’il s’agit certes de transmettre une culture, c’est aussi, à son petit niveau, faire œuvre de philosophe en proposant un parcours, une pensée personnelle, puisque les professeurs de philosophie en France enseignent bien la « philosophie » et non seulement l’« histoire de la philosophie ». Or, peut-on être un tant soit peu « philosophe », si on ne s’intéresse pas à la société de son temps ? Si on ne la rencontre pas ? Une « université populaire » n’a-t-elle pas cette vocation de créer un peu de ce « monde commun » qui aujourd’hui nous fait tant défaut ?
Enfin, et peut-être surtout, être professeur de philosophie et donc aussi philosophe, n’est-ce pas d’abord essayer de vivre en philosophe, c’est-à-dire d’interroger inlassablement nos évidences, nos représentations, nos « valeurs », ce qui constitue donc ses propres évidences et ses propres « valeurs » ? C’est ce que j’essayerai de faire avec vous cette année en questionnant les figures contemporaines du bourreau.
Mais la philosophie n’a pas seulement une fonction cathartique. Si elle peut tenter de purger nos préjugés, elle doit aussi construire ou reconstruire : interroger nos valeurs communes, c’est en proposer d’autres, mieux établies, c’est donc tenter, modestement, à notre échelle, de mieux penser pour mieux vivre, ou pour vivre un peu moins mal, ensemble.
THOMAS BURKOVIC
Psychanalyste, membre de l’Association de la Cause Freudienne Rhône-Alpes, médecin et psychiatre de formation, enseignant à la Section Clinique de Lyon (sous les auspices de l’Université de Paris VIII), Antenne de Grenoble.
L’événement Sigmund Freud et l’enseignement de Jacques Lacan nous ont permis d’entrer de plein pied dans la modernité qui est la nôtre et de nous y reconnaître comme un acteur engagé. Toutefois notre participation à l’Université Populaire s’inscrit plutôt dans une dimension éthique qui est celle de la psychanalyse elle même : l’art d’un Bien Dire et l’exigence d’une transmission possible qui subvertirait l’acte de parler. Cette transmission est faite en direction d’un public exigeant et bien sûr curieux. Aussi “ les pouvoirs de la parole ” et le paradoxe d’un réel politique de l’Inconscient nous engagent à en tirer toutes les conséquences.
L’Université populaire nous offre aujourd'hui l’opportunité de soutenir et d’interroger ce qui ne nous est pas permis d’oublier et qui est ce qui suit : nous ne serons et ne demeurerons des femmes et des hommes que pour autant que nous continuerons à le vouloir ainsi.
LAURENT DARTIGUES
Ingénieur agronome, historien, chargé de recherches au C.N.R.S.
A travaillé au Nord Viêt Nam sur un projet de développement agricole, expérience marquante ayant débouché sur des études en sciences sociales et une thèse sur les orientalistes au Viêt Nam durant la période coloniale. Travaille actuellement sur la question du gouvernement des corps en suivant sur la longue durée (XIXe-XXe siècle) le fil des savoirs criminologiques en matière de délinquance juvénile.
Je n’expliciterai pas toutes les déterminations qui président à mon désir de faire vivre l’UPG, pour au moins deux bonnes raisons : ils me sont en partie opaques, ils relèvent de mon jardin intime. Je puis néanmoins en dire ceci : j’ai le sentiment vif, toujours tendu, que produire et transmettre la connaissance a quelque chose à voir avec ce projet indéfiniment en construction qu’est la démocratie, en ce sens où ce geste de production/transmission est une expérience aventureuse, un cheminement incertain fondé sur le doute, la critique, l'imaginaire, la patience.
MARYVONNE DAVID-JOUGNEAU
Philosophe
LUDOVIC FROBERT
Économiste politique
ROBERTO GEREMIA
Spécialiste en sciences biologiques
ANNE HAUZEUR
Archéologue. Collaboratrice scientifique à l’Université de Liège, à l’Institut royal des sciences naturelles de Belgique et au Centre national de recherche archéologique de Luxembourg.
Plonger dans ses racines, c’est aussi comprendre son présent, c’est amener à s’interroger sur soi, sur les autres. Dans ses activités, Anne associe travail sur le terrain (archéologie préventive) et recherches par le biais de projets associés à différents organismes étrangers. Une spécialité : les premiers agriculteurs-sédentaires de nos régions.
HENRI JACQUIN
Psychologue clinicien, psychanalyste, enseignant à la Section Clinique de Lyon (sous les auspices de l’Université de Paris VIII), Antenne de Grenoble.
“ Transmettre des éléments de savoir afin de susciter la discussion, la réflexion, la curiosité ” est une recherche que je partage. En tant que psychanalyste, cette recherche, orientée par ce qu’on peut recevoir des enseignements de Sigmund Freud et Jacques Lacan, prend ses racines dans ce qui s’apprend de recevoir ceux qui s’adressent à un psychanalyste pour saisir quelque chose de leur souffrance et s’en soulager. Elle contribue à éclairer et à s’engager à savoir comment traiter ce que Freud a appelé le « malaise dans la civilisation », un « ça ne va pas entre les hommes », dont la forme actuelle est marquée par une certaine hégémonie de la norme.
DOMINIQUE SAINTE-ROSE
Philosophe.
DÉLIA STEINMANN
Psychanalyste, membre de l’Ecole de la Cause Freudienne et de l’Association Mondiale de Psychanalyse.
Elle enseigne à la Section Clinique de Lyon (antenne de Grenoble).
Sa participation à l’Université Populaire de Grenoble obéit au désir de partager l’enseignement tiré de l’articulation de la théorie psychanalytique (telle qu’elle est éclairée par ce que Jacques-Alain Miller appelle « l’orientation lacanienne ») et de sa pratique professionnelle au quotidien. Ce nouage permet de saisir les répercussions du traitement psychanalytique sur la sphère sociale et sur la position de chaque personne analysée dans sa communauté. Dans ce sens, la place de la psychanalyse dans les conférences-débats de l’UPG n’est pas celle d’un enseignement destiné à former des praticiens. Elle vise plutôt à faire offre d’une réflexion sur le savoir extrait d’expériences de cures psychanalytiques, afin de témoigner en quoi le traitement de l’Inconscient peut faire reculer certaines formes d’ignorance.
FEDERICO STEINMANN
Avocat au Barreau de Grenoble.
Sa participation à l’Université Populaire est motivée par son expérience quotidienne d’avocat généraliste, particulièrement intéressé par les matières à fort contenu humain : droit pénal, droit de la famille, droit du travail …
Convaincu que la Justice n’est « Juste » que si elle est comprise par celui qui la demande ou qui la reçoit, son objectif est de démythifier un système parfois obscur mais souvent empreint d’idées reçues.
Le témoignage qu’il partage fait référence aux grandes affaires médiatiques, mais également aux dossiers du quotidien, afin d’illustrer les mécanismes judiciaires.
Dans le cadre de l’Université Populaire, il se considère plus comme un intervenant que comme un enseignant.
NICOLE TRÉGLIA
Psychanalyste, psychologue, Membre de l’Ecole de la Cause Freudienne et de l’Association Mondiale de Psychanalyse, enseignante en clinique psychanalytique à la Section Clinique de Lyon (sous les auspices de l’Université de Paris VIII), Antenne de Grenoble.
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